Cinq Ordres dits "Mineurs" (portiorat, lectorat, exorcistat, acolytat, sous-diaconat) forment les premiers degrés du Sacerdoce... Chacun d'eux correspond à la fois à une fonction précise et à une étape dans la montée initiatique vers les ordres dits "Majeurs" (diaconat et prêtrise).

Certaines Eglises ont abandonné la remise de ces ordres mineurs. C'est ne pas comprendre la richesse de ce qui est donné par l'Esprit-Saint lors de la très riche cérémonie au cours de laquelle l'évêque confère aux ordinants ces charismes.

Portier dans l'Eglise de Dieu

Qui peut aspirer à être portier dans l'Eglise ? Tout confirmé, homme ou femme, qui est capable de bien comprendre et expliquer le symbole liturgique.

C'est à l'évêque, averti d'une vocation, à dire - après avoir prié l'Esprit Saint - comment doit se préparer le candidat à recevoir ce qui est contenu sous le signe des clefs.

Gardiens de l'Eglise: tel est le titre qui est à plusieurs reprise au cours de leur ordination donné aux portiers... A eux la tâche de recevoir, de guider, d'expliquer, de renseigner sur la date de telle fête, sur le pourquoi de tel rite, sur la couleur liturgique du jour... etc.

Il est à souhaiter que les portiers soient bien instruits sur les rites et symboles et que leur tenue les rendent dignes d'être écoutés avec respect. C'est parmi les meilleurs portiers que leur évêque choisira un jour celui qui doit devenir un lecteur, c'est à dire gravir un nouvel échelon.

Même s'il accède à un autre ministère le portier restera toute sa vie un symboliste.

A l'évêque a été remis par le Christ-Jésus toute la plénitude du Pouvoir des Clefs, c'est à dire d'ouvrir et de fermer les Portes du Royaume Spirituel. Mais l'Eglise est comme une Ruche dont l'évêque serait la Reine... De même que certaines fonctions sont déléguées à certaines abeilles, de même les portiers ont ainsi à prolonger l'évêque et son message: c'est pour eux une noble fonction, mais une grosse responsabilité. Ils n'y réussiront que dans l'Humilité. Qu'ils songent à l'immensité de la forêt symbolique et au peu qu'ils en connaissent. Qu'ils se tournent par la prière vers la Source Infinie de toute Sagesse.

En leur conférant le portiorat l'évêque a mis en eux cette petite graine grosse comme un grain de sénevé qui permet de comprendre le sens caché de toute parabole, c'est ce charisme qui permit à Joseph d'expliquer le sens des songes de Pharaon... Mais il est nécessaire que la graine grandisse, elle ne le fait que dans les coeurs de bonne volonté.

Lecteur dans l'Eglise de Dieu

Lorsque l'Eglise éprouve le besoin d'avoir un lecteur de plus, l'évêque - après avoir pris conseil de son Chapitre et après avoir prié l'Esprit-Saint de le guider dans son choix - examine si parmi les portiers de sa juridiction, il ne s'en trouve pas un qui soit digne de remplir ces fonctions.

D'emblée nous pensons que nous pouvons résumer ainsi son action:

- Lire d'une manière distincte et claire. Sa voix devra édifier l'Assemblée des Fidèles
- Chanter et guider les chants
- Bénir le pain et les fruits nouveaux, ainsi que certaines bénédictions autorisées par l'évêque

C'est dire toute l'importance de ce ministère. S'il est bien rempli il vaudra à celui qui le reçoit - nous dit le rituel - "une augmentation de gloire dans la Vie Future." Mais Dieu jugera celui qui aura été un mauvais serviteur. Nul ne doit donc s'engager à la légère.

"C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne" (Descartes)

L'Exorcistat dans l'Eglise de Dieu

Lorsque l'Eglise éprouve le besoin d'avoir un nouvel exorciste, l'évêque - après avoir pris conseil de son chapitre et après avoir prié l'Esprit-Saint de le guider dans son choix - examine si parmi les lecteurs de sa juridiction il ne s'en trouve pas un qui soit digne de remplir ces fonctions.

Nous pensons que nous pouvons ainsi résumer son action:

- Bénir
- Imposer les mains aux malades
- Réciter les prières de délivrance

Cet ordre qui a pour but de missionner des hommes et des femmes capables de transmettre les charismes de protection et d'aide de l'Eglise, est conféré par l'évêque après lecture des monitions canoniques et en suivant les prescriptions et rites du pontifical édité par Benoît XIV et usité par l'Eglise Gallicane jusqu'à ce jour.

Prudence !

C'est dans l'Evangile de Luc et que nous trouvons la fondation de ce qui deviendra pour la future Eglise l'Ordre mineur des exorcistes: "Après cela le Seigneur désigna soixante-douze autres disciples et les envoya par deux" (Luc 10,1) - "Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire" (Luc 10,19).

L'importance de cet Ordre mineur est grande, notons toutefois que ne s'y rattache pas le pouvoir de lier et de délier, partie intégrante de l'épiscopat et de son prolongement immédiat qu'est la prêtrise.

Une grande sagesse doit présider à l'exercice de ce ministère bien particulier.

Les Evangiles nous rappellent l'exigence de la prudence et de la simplicité (Mathieu 10,16); ils nous révèlent encore que l'exorciste ne doit pas axer sa pensée sur les résultats obtenus mais sur le fait que son nom est: "inscrit dans les Cieux" (Luc 10,20).

En toute situation faire preuve de bon sens, et référer de tout cas litigieux à l'évêque.

L'exercice de ce ministère est lié à un certain nombre de directives:

- Ne pas agir seul mais au moins à deux (Luc 10,1).
- L'office de prière doit être accompagné de la prédication constante de l'Evangile. (Luc 10,9)
- L'exorciste doit préparer la venue du Christ, (Luc 10,1) c'est à dire l'approche sacramentelle des fidèles, en s’appuyant sur la prédication et l’eucharistie (sacrements de la parole et de la communion). Il ne servirait à rien d'exorciser si l'on ne faisait rentrer le délivré dans une vie ecclésiale fervente... (Luc 11,24) nous apprend que si l'exorcisé n'est pas protégé et aidé par la suite, il aura de nouvelles attaques et son sort devient pire que la première fois.

"Etudiez-vous à rejeter de votre esprit et de votre chair toute souillure et toute iniquité, pour n'être pas vous-même esclaves de celui dont vous délivrerez les autres. Apprenez par votre charge même à commander à vos passions, pour que l'ennemi ne trouve rien à revendiquer dans votre conduite." (Extrait de la monition du rituel d'ordination)

"Il ne suffit pas d'avoir l'esprit bon, il faut l'appliquer bien" (Platon)

S’il est souhaitable que l’exorcisme soit pratiqué dans les Eglises il ne doit en être ni la principale activité, ni l’obsession. Un exorciste dont l’action ne débouche pas vers des baptêmes, des premières communions, des confirmations, des assistances à la messe, des retours à la prière est un mauvais exorciste.

Acolyte dans l'Eglise de Dieu

Lorsque l'Eglise éprouve le besoin d'avoir un nouvel acolyte, l'évêque - après avoir pris conseil de son Chapitre et après avoir prié l'Esprit-Saint de le guider dans son choix - examine si parmi les exorcistes de sa juridiction il ne s'en trouve pas un qui soit digne de remplir ces fontions.

Nous pensons que nous pouvons ainsi résumer son action:

- Porter le chandelier et le cierge
- Entretenir le luminaire de l'Eglise
- Préparer le vin et l'eau pour la messe

Cet ordre est un ordre d'initiation aux mystères de l'autel. A partir de l'ordre d'acolyte le clerc franchit le seuil du Saint des Saints, gravit les premières marches qui séparent le monde profane du monde sacré... Le missel quotidien, le Dom Lefebvre 1928, nous dit: "L'acolyte reçoit un pouvoir sur le Corps Mystique du Christ puisqu'il doit éclairer les fidèles par ses bons exemples, et sur le Corps Réel de Notre-Seigneur puisqu'il présente à l'autel la matière du sacrifice eucharistique."

Ministère de lumière

L'évêque confiant aux nouveaux acolytes le jour de leur ordination les cierges allumés qu'ils auront désormais à porter leur dira: "Vous ne pourriez plaire à Dieu si, portant sa lumière en vos mains, vous accomplissiez des oeuvres de ténèbres." Il reprendra sa monition en leur disant ces paroles tirées des Saintes Ecritures: "Que votre lumière brille aux yeux des hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et qu'ils en rendent gloire à votre Père qui est aux cieux."

Le ministère d'acolyte est donc un ministère de lumière. De la même façon que l'Eternel avait prescrit à Moïse et Aaron d'entretenir des lumières dans le tabernacle, l'acolyte doit entretenir les lumières dans le coeur des fidèles: "Soyez donc toujours avides de bonté, de justice et de vérité, afin d'illuminer avec vous le prochain et l'Eglise de Dieu", leur dira encore l'évêque le jour de leur ordination.

"Vous êtes le Temple de l'Esprit-Saint" nous dit l'Apôtre Paul (1 Cor. 3,16), en parlant du corps humain comme du seul vrai temple agréable à Dieu. Entretenir la lumière du tabernacle intérieur de ce temple, c'est le rôle du porte-lumière, de l'acolyte.

Sous-Diacre dans l'Eglise de Dieu

Lorsque l'Eglise éprouve le besoin d'avoir un nouveau sous-diacre, l'évêque après avoir pris conseil de son Chapitre et après avoir prié l'Esprit-Saint de le guider dans son choix examine si parmi les acolytes de sa juridiction il ne s'en trouve pas un qui soit digne de remplir ces fonctions.

Nous pensons que nous pouvons ainsi résumer son action:

- Préparer les offrandes pour le saint-sacrifice de la messe
- Lire l'épître
- Porter la croix en tête des processions

Cet ordre constitue un grand pas vers le sacerdoce de l'autel, il est la suite logique de l'acolytat. Le sous-diaconat n'est pas directement d'institution divine, mais seulement implicitement en tant que contenu dans le diaconat dont il est un dédoublement.

Autrefois rangé parmi les Ordres mineurs, il n'est rattaché aux Ordres majeurs que depuis le début du XIIIème siècle.

Servir à l'autel

La fonction essentielle du sous-diacre est de préparer les hosties pour l'offrande du saint-sacrifice de la messe. Alors que l'acolytat ne s'attache à faire pénétrer le clerc que dans la périphérie de l'autel, néanmoins très riche sur le plan symbolique - c'est l'initiation à la lumière (l'ordination étant conférée en faisant toucher le chandelier) - le sous-diaconat met le clerc en contact avec le centre même de l'autel: il le projette vers l'essentiel du mystère de la messe, la venue et la présence du Christ vivant et présent à travers le pain et le vin consacrés par le prêtre.

La collation de cet ordre se fait lorsque l'évêque fait toucher à l'ordinand le calice couvert de sa patène en prononçant les paroles sacramentelles suivantes: "Voyez quel ministère vous est confié; c'est pourquoi je vous avertis de vous conduire de telle sorte que vous puissiez plaire à Dieu".

A partir du sous-diaconat le clerc est attaché pour toujours au service de Dieu. C'est l'ordre charnière, celui du "voyez quel ministère vous est confié", le poids, la charge, le fardeau; mais en partage la joie du service de Dieu et les grâces qui y sont attachées. C'est aussi l'invitation à aller plus loin, vers le sacerdoce proprement dit.

Sous-diaconat féminin !

Les anciennes "Constitutions Apostoliques" proclament que le diacre soit pour l'Assemblée l'image du Christ et que la diaconesse soit celle de l'Esprit-Saint. Leurs vocations ne sont donc pas tout à fait similaires.

Là où le sous-diacre va ressentir un appel à monter davantage les degrés de l'autel à travers le diaconat et la prêtrise pour parfaire sa vocation, la sous-diaconesse et la diaconesse semblent dans la vision de l'Eglise primitive évoluer vers un ministère beaucoup plus spiritain.

Il faut entendre par ce mot une attitude du coeur et de l'âme proche de la douceur, de la finesse et de la prévenance de Marie pour tous ceux que son coeur a chéri durant sa vie terrestre.

"Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre" (Luc 1,35).

La Question du Sacerdoce Féminin


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