L'ancienne discipline de l'Eglise Universelle nous apprend que le gouvernement ecclésiastique n'est pas un gouvernement arbitraire qui dépende de la volonté d'un seul.

L'autorité suprême en matière de foi ou de dogme ne réside ni dans un homme, fut-il évêque de Rome, ni dans une province, fut-elle l'Occident latin.
On ne la trouve suivant l'expression de Bossuet que dans le consentement unanime et permanent de toute l'Eglise "Concile oecuménique".

L'actuelle Eglise Gallicane respecte le Pape et reconnaît bien volontiers ses titres honorifiques. Elle admet aussi de bon gré la primauté d'honneur du siège apostolique qui remonte au IVème siècle. Mais il n'y a presque rien de commun entre cette primauté modeste et la papauté telle qu'elle s'est transformée depuis les VIIIème-IXème siècles.

"A quelque Eglise que les évêques soient attachés" a dit saint Jérôme, "à celle de Rome ou à celle de Constantinople, ou encore à celle d'Alexandrie, ils méritent le même respect et possèdent le même sacerdoce."
C'est de l'Eglise Universelle, et non d'une Eglise particulière quelle qu'elle soit, qu'il est dit qu'elle est la colonne et le fondement de la vérité.
C'est contre l'Eglise Universelle seule, que les portes de l'enfer ne peuvent prévaloir; c'est elle seule que chaque fidèle est obligé d'écouter.
C'est au corps des pasteurs et non à l'un d'eux en particulier que Notre Seigneur Jésus-Christ a promis sa présence jusqu'à la consommation des siècles.
C'est à eux et non à l'un d'eux en particulier que Notre Seigneur Jésus-Christ promit le Saint-Esprit qui leur enseignerait toute vérité.
C'est à eux et non à l'un d'eux en particulier que Notre Seigneur Jésus-Christ a dit : "Qui vous écoute, m'écoute".
C'est à l'Eglise Universelle que toutes les promesses ont été faites et non à l'un quelconque de ses évêques ou docteurs, serait-il le plus grand.

Or, aujourd'hui pas plus qu'hier, aucun évêque particulier n'a le droit de prétendre représenter seul l'Eglise Universelle. Chaque évêque représente son Eglise et ce sont ces évêques assemblés qui représentent toute l'Eglise.

Ainsi, tous les évêques étant premiers pasteurs peuvent validement dans leur Eglise, ce que le pape, évêque de Rome, peut dans la sienne.

La puissance des Evêques n'est donc pas une émanation de la plénitude de pouvoir que s'arroge la papauté, mais une participation de l'autorité divine qui réside en Jésus-Christ, pontife éternel et chef souverain de son Eglise.

Et pourtant, en 1870, le Pape Pie IX s'attribuait par la voix du concile du Vatican une suprématie sur tous les hommes dans les matières de foi et de morale; suprématie fondée sur un prétendu privilège d'infaillibilité, usurpant ainsi tous les attributs du Christ.

De la sorte, en subordonnant les évêques à un pouvoir souverain, ce concile en faisait uniquement les vicaires de l'un d'entre eux, et cela contrairement à l'ancienne constitution de l'Eglise qui a toujours déclaré que les évêques tiennent leur autorité de Dieu même.


Sommaire