L'Abbé Julio (Monseigneur Houssaye)

Parmi les évêques de la succession de Mgr Vilatte et dans la fidélité aux principes gallicans, il est celui qui sut avec une grande justesse aborder les vrais problèmes de la Foi populaire, comme en témoigne d'ailleurs la réédition permanente de ses livres de prière.

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Né en 1844 dans la Mayenne, fils d'un ouvrier du bâtiment, il eut pour devenir prêtre les difficultés que l'on rencontrait à cette époque quand on appartenait au milieu populaire.

En 1870 nous le retrouvons pourtant vicaire du Grand Oisseau, mais quand la guerre éclate il se porte volontaire et devient aumônier des Volontaires de l'Ouest du Général Cathelineau. Et l'Abbé Julio devient un héros national, non par des succès militaires, mais par un dévouement merveilleux auprès des blessés: en un seul jour il ramène dix blessés sous les balles ennemies; dans la nuit qui suit il conduit dans la forêt vingt soldats égarés. Dans ses mémoires le Général Cathelineau ne marchande pas ses éloges sur le "brave Abbé Houssaye".

Après la guerre l'Abbé Julio est nommé au vicariat de Juvigné, puis de Javron; mais sa santé est gravement altérée par les fatigues de cette dure campagne et il devra être admis en hôpital militaire. Il en sort pour se voir confier un vicariat en l'église Saint Joseph de Paris. Là, ses idées sociales et son bons sens religieux sont plus appréciées des fidèles qui le chérissent que de son évêque le Cardinal Richard qui fait régner la terreur ultramontaine sur son clergé. Le 28 février 1885, il est alors nommé par disgrâce à la paroisse Sainte Marguerite, ayant eu le front de poursuivre en justice, pour escroquerie, deux protégés laïques de l'évêché.

L'Abbé Julio fonde alors un journal à tendances gallicanes "La Tribune du Clergé" et publie plusieurs livres de combat qui finissent de le perdre auprès du pouvoir ecclésiastique romain. En 1888, nous le trouvons collaborant au journal "L'Ami de l'Humanité". De 1888 à 1889, il crée et anime une petite feuille périodique: "La Tribune Populaire", organe de la démocratie religieuse et de la défense du clergé. Ses ressources financières et matérielles sont plus que limitées. Il survit en donnant des leçons, puis, un jour, fait la connaissance d'un guérisseur mystique extraordinaire opérant par la seule prière: Jean Sempé. Celui-ci lui démontre que le Christ a donné à ses disciples le pouvoir d'imposer les mains aux malades, et à l'Eglise, des charismes de guérison qu'elle délaisse.

A partir de ce moment le mérite de l'Abbé Julio sera de passer une partie importante de son temps à fouiller les anciens rituels de l'Eglise pour y chercher les textes antiques de réconfort et d'intercession. Surtout, il dégage une doctrine de la guérison qu'il expose autour de lui: il prie, il impose les mains et fait constater à tous le pouvoir gigantesque de la prière de Foi.

A partir du très classique Bénédictional Romain, il écrit le "Livre des Secrets Merveilleux" qui connait un succès sans précédent. Il fonde encore une revue: "L'Etincelle Religieuse, Libérale et Sociale", organe de l'union des Eglises. Enfin vers 1901, alors qu'il résidait à Fontenay sous Bois, il reçoit la visite de Monseigneur René Vilatte dont il deviendra par la suite un des successeurs dans l'épiscopat.

Le 4 décembre 1904 il est consacré évêque comme chef de l'Eglise catholique libre de France par Mgr Paolo Miraglia, lui-même évêque de l'Eglise catholique indépendante d'Italie et consacré le 6 mai 1900 par Mgr Vilatte. Son rêve d'une Eglise catholique vraiment libre, affranchie des servitudes que lui imposent depuis des siècles une caste et une oligarchie ultra-réactionnaire ne s'éteindra pas après sa mort, survenue en 1912. Il est poursuivi par Monseigneur Giraud, son successeur direct dans l'épiscopat qu'il consacre providentiellement le 21 juin 1911.

Centenaire de l'Abbé Julio


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